20.8.06

Aux premières loges

Rien n'a changé à Maho. La mer, la plage, la route, le grillage et la piste 09 de TNCM. Peut-être est-ce l’immobilisme avant la disparition ? En effet, le prochain plan de mise en conformité des nouvelles installations de l’aéroport de Juliana, dont le nouveau terminal semble être la pierre angulaire, prévoit un allongement des zones de dégagement de plus de 150 mètres à chaque extrémité de la 09/27. Cela condamnera la plage de Maho Bay et ses deux bars dont le Sunset Beach Bar. Cela détruira aussi l’un des endroits de rêve des spotters en manque de soleil.



Ce poste ne comporte encore que des photos, pas encore de vidéo en ligne… Le temps de rentrer à Paris, de faire le tri, de monter et de sonoriser le tout ;-) J’ai en stock un atterrissage d’A340 d’Air France, celui d’un B747 de KLM, quelques WinAir et Air Caraïbes, un décollage de B757 vue depuis le seuil 27 et surtout le décollage « à contre QFU » d’un B757 de Us Air.

En attendant, je me suis d’abord posté au seuil de la 27. C’est sur mon chemin en venant de Simpson Bay et son cortège de casinos et d’hôtels très « à l’américaines » (comprendre : coincé entre un McDo, un Burger King, un KFC et un Subway). La route fait le tour de la piste. La 27, c’est l’autre extrémité de l’unique piste de Juliana. Elle est beaucoup moins connus que le seuil 09 (la baie de Maho), car on n’y trouve pas de plage, ni de bar, juste un chantier ou une sorte de sablière que j’escalade tant bien que mal. Et aussi parce que les avions décollent principalement en 09. J’ai tout de même eut la chance de capturer une jolie vidéo du décollage d’un des nombreux Boeing 757 d’American Airlines à destination de San Juan, Miami ou New York.



C’est toujours étonnant de voir foncer sur soi la centaine de tonne d’acier au travers de la brume de chaleur et derrière la bosse de la piste de Juliana. Au début, on n’entend rien. On a le vent dans le dos. On devine une dérive. Le son est sourd, forcément lointain. Et soudain, le 757 s’avance, le vrombissement augmente et il s’élève avec l’assiette à cabrer caractéristique des liners. Airborne ! En passant au dessus de moi, il a déjà rentré ses trains d’atterrissage et a entamé son virage à droite au cap 140 comme le prévoit le départ en 09. Et voilà, il est déjà loin. Fugitive apparition. Rapide frisson et je redescends de mon piédestal pour rejoindre ma voiture de location.

Je remonte la 09. Je roule forcément lentement. Tant pis pour les suiveurs qui grognent. Je suis en vacances. Un œil sur la route (vive les voitures automatiques) et un œil sur la piste. Seul un grillage me sépare de la piste. A gauche la 09 et à droite la succession sans fin des officines de loueurs de voitures. Avant d’arriver au terminal, on peut apercevoir au travers d’un grillage le parking Aviation General. Quelques Cessna sont amarrés et le Robinson R44 de la police Néerlandaise est protégé du soleil par sa bâche de protection. Un peu plus loin c’est le parking des jets privés. J’arrive à apercevoir un Citation X et un Learjet. Ils ont l’air d’être stationnés pour plusieurs jours. Les avions sont superbes. St-Barth et les Casinos ne sont pas loin ;-)

Je passe devant les locaux de WinAir, puis fait le tour du terminal et de son minuscule parking, toujours le lieu d’un joyeux désordre. Puis je longe l’immense (surtout comparé à l’ancien) nouveau terminal qui finit de se faire une beauté. Après le nouveau terminal, le sociétés de catering et de services ont leurs entrepôts.

Avant d’arriver au rond-point qui permet d’aller à droite vers les Casinos ou à gauche vers la fameuse route entre la plage et la piste (pas d’hésitation), on laisse l’immense tour de contrôle avec son radôme prédominant. Cela ne fait que 2 ou 3 ans que Juliana dispose d’un radar. Et j’imagine la difficulté des contrôleurs à réguler ce flot incessant de VFR et d’IFR approchant de 100 à 200 kts.

Je trouve difficilement une place pour ma coréenne de location. Lorsque j’arrive au Sunset Beach Bar, j’ai déjà croisé un Boeing 757 de Delta à l’atterrissage.



J’ai à peine le temps de me poser sur un tabouret que déjà le trafic défile. Pas le tems de commander à boire ! Mais au-delà du trafic, c’est le monde qui m’étonne. Beaucoup, beaucoup de touristes sont là. Cette plage semble être un passage obligé.

Second étonnement. La radio. Je n’ai pas encore branché mon AR108 (radio aéro portable) et pourtant je reconnais la voix du contrôleur de Juliana. Ca défile, ça dépotte. Le Sunset Beach Bart a truffé tous les coins de la terrasse avec des haut-parleurs branchés sur la fréquence de la tour !

Durant tout le reste de l’après-midi, j’ai eut l’impression d’être à un spectacle. Le volume des messages radios diffusés sur la terrasse permet d’entendre presque toute les conversations. C’est un bon exercice pour le pilotaillon francophone que je suis. Je serais surpris de connaître le nombre de personne qui comprennent ce « qu’ils disent ».



Les clairances volent dans tous les sens. Je branche mon AR-108 car la réception des communications en provenance des avions n’est pas tiptop via les haut-parleurs du Sunset Beach Bar. Un avion est à peine clairé au décollage, il a encore les roues sur la piste, que la clairance d’atterrissage du suivant est balancée. La méthode américaine confrontée à la méthode française !

Je vois aussi les Cessna Caravan d’Air Caraïbes et les Twinotter de WinAir avoir des finales très très très courtes, la base se trouvant au dessus de Maho ! Sans parler des TwinOtter effectuant des S de retardement dans la finale pour laisser le temps à un gros de remonter la piste.



Les gros navions (A340, B747 et les plus petits B757) se font toujours envoyer des « Expedite backtrack rwy 09 ! ». Les Dash, Caravan et autres TwinOtter atterrissant très courts et dégageant très rapidement. Ils vont, ils viennent, établissant des liaisons rapides et courtes avec Anguilla ou St-Barth. Les WinAir sont dans tous les sens : TwinOtter et Islander se posent, rappellent, s’alignent de toutes les sorties de taxiway.



Je m’étonne aussi des baigneurs. Il n’y en a pas 2 ou 3. Ils sont une dizaine à l’eau. Que font-ils sur CETTE plage. St-Martin regorge de très belles plages calmes et abrités (Baie Nettlé, Orient Bay...) Des spotters ? Des familles de spotters ?



Sur la fréquence de la tour, tout y passe. Décollage et atterrissage, demande de parking, contrôleur sol, intégrations dans le circuit et aussi toutes les clairances IFR. Cela ressemble vraiment à IVAO (à moins que ce ne soit l’inverse ;-).



Je n’aurais passé qu’une après-midi dans ce paradis pour spotter des îles. Sirotant un Coca sur une terrasse (trop) ensoleillée à regarder les avions se poser et même en voir un décoller après qu’il est demandé le contre QFU !

Un spotter débutant aux premières loges d’un spectacle dont la partition est parfaitement rôdée et qui se joue tous les jours à St-Martin sur l’aéroport Princess Juliana TNCM. Venez de préférence le dimanche, vous aurez droit au B747 de KLM, à l’A340 d’Air France et au B747 de Corsair (quand il n’est pas trop en retard)… en plus de tous les petits VFR qui virevoltent d’îles en îles.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Vincent, t'es vraiment un furieux (pire que moi): tu passes ton année à rêver d'avions et à en piloter virtuellement et réellement, et tu passes tes vacances en bord de piste à mater les liners à l'atterro !
Moi je dis, c'est de l'addiction ou je n'y connais rien...

Bonnes vacances !

Henri (NWWM)

Anonyme a dit…

On ne s'en lasse pas. Encore... encore...
Merveilleux, comme d'habitude.
Merci de nous faire rêver, Vincent
Thierry

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