7.11.04

Mise en place du "Plan B" (épisode 29)

La Liste PilotList m'a encore fait le coup. C'est toujours pareil. On jette une bouteille à la mer au hasard en envoyant un mail à on-ne-sait combien de personne. Et puis, dans La Liste, il y en a forcément un qui répond. Quelqu'un vous propose un coup de main, un contact, un numéro de téléphone... ou un tour en avion.
A chaque fois, c'est la même chose. Il y a deux ans, grâce à La Liste j'avais pu rentrer en contact avec Frank, à Saint-Martin afin de m'offrir des tours de pistes sur le mythique terrain de St Barth. J'en ai encore plein la tête. Cette année, on recommence. Mais cette fois-ci dans l'océan indien.

Pour faire « aéro » : Au premier plan, une roue de C152.
Oh pardon, c’est plutôt la côte ouest de l’île de la réunion (peut-être St Leu ?)

Direction vers le sud ouest de l’île vers St Pierre – Pierrefonds (FMEP). Une petite heure de route depuis St Denis, la ville principale du nord de l’île.

L'AFIS annonce la 15 en service, Quebec-Novembre-Hôtel 10-20. La manche à air est - strictement - horizontale. Fixe. Tendue. Nous sommes deux à bord du Cessna 152. Bernard est PF ;-)

Au point d'arrêt, j'entend l’AFIS annoncer : "Vent du 150, 22 noeuds rafale 33 noeuds". Blurps. Ouf, il est dans l'axe. Il est fort, mais dans l'axe. Pas l'ombre d'une inquiétude dans la voix et le visage de Bernard. Le roulage reste tout de même un peu sportif. Je n’ose imaginer mon Romeo-Tango (DR-221, train classique) dans ces conditions. Nous remontons un peu la 15, puis nous nous alignons. Plein gaz. Puissance disponible. Badin actif. Avec autant de vent pratiquement de face, nous décollons comme un hélicoptère, c'est incroyable... Bernard n'arrive même pas à tenir la vitesse de montée normale. Ca grimpe presque trop vite !

A bord du C152 de l’Aéroclub du Sud,
juste après le décollage de la 15 de Pierrefonds.


Et pourtant tout avait commencé de travers. Depuis Paris, j'avais réservé un TB-9 avec un instructeur au départ de Gillot, à St Denis. La veille au soir : Message téléphonique d'annulation. L’instructeur n’est plus disponible. Il a dû certainement être affecté sur le planning d’Air Austral quelque peu chamboulé par les derniers soucis avec les B777. Ce sont des choses qui arrivent. Mais lorsque pour un voyage professionnel, vous ne vous êtes accordé qu’une seule journée de vacances et que vous repartez le lendemain soir, c'est short. Très juste. Comment se retourner en seulement une soirée ? Activation du « Plan B »

Mais c'était sans compter La Liste. Avec les quelques messages reçus et imprimés suite à ma « bouteille à la mer », il m’a suffit de passer un coup de téléphone :

- "Allo, bonsoir, je m'appelle Vincent et je cherche à parler à Bernard"
- "Oui... je vous le passe..."
...
- "Allo, bonsoir, Bernard ? Je suis Vincent… euh… de… euh… la PilotList"
- "Oui, Vincent ! Comment ça va ?"
- "euh... Bien, merci !". Je suis un peu étonné du chaleureux accueil.
- "On a échangé quelques mails sur La Liste, c'est bien ça, hein ?"
- "Oui, c'est ça !"

Et hop, le contact est établi. Hop, il me reste à expliquer ma situation. Et hop, vérifier qu'un avion est disponible pour le lendemain. Le pilote, lui, l'est.

Nous poursuivons notre montée. Inévitablement, pour moi qui suis habitué à voler à Saint-Cyr, j’en prends plein les yeux. Et puis, je me dis intérieurement qu’ils volent bizarrement ici. On monte, on monte… 1000 ft/min. Pas de TMA ? Pas de carte sur les genoux pour voir les espaces aériens ? Pas de zones tordues ? Pas de ZIT ou de ZRT ;-)) Et le transpondeur… Il est OU le transpondeur !

La côte nord ouest de l’île de la Réunion. Nous commençons notre spirale pour passer au dessus des nuages.


Et puis nous continuons à monter. Moi qui ai plutôt l’habitude de tourner autour de Paris avec mes 1500 ft au QNH, dans le petit couloir VFR… Ici je verrais l’altimètre indiquer jusqu’à 10 000 feet ! Quel changement. Bernard m’explique que les nuages se sont formés sur le flan ouest de l’île et que nous allons passer au dessus pour rejoindre le volcan… Il a compris en écoutant 123.5 que la côte Est était dégagée. Chouette du VFR On Top ! Je n’en ai jamais fait. C’est vrai qu’ici, c’est un peu plus facile, les nuages sont concentrés sur l’île. Il suffit de faire demi tour vers la mer qui reste toujours dégagée… et hop plus de coton !

Nous piquons vers le centre de l’île,
À l’attaque de la petite couche !


« Pic de neiges nous voilà ! »


A mon tour de diffuser des images de cotons.


Aaaah, le flirte avec les nuages…


La (superbe) promenade continue. Nous passons au dessus des cirques, nous longeons les ravines, nous survolons les « trous ». Le relief est saisissant à cette altitude. On découvre l’extrême irrégularité du terrain et la jeunesse de l’île. Les crevasses succèdent aux apiques. Le paysage est époustouflant et varié. Je ne sais comment traduire, à bord du petit Cessna, mon étonnement. « J’en prend plein les yeux ». Je reste silencieux, mais prend de ci de là quelques photos et vidéos pour « garder une trace ». Puis, nous passons sur la fréquence d’auto information du volcan (la fréquence de quoi ? ;-)

En bordure du cratère volcan.
Les visiteurs arrivent jusque là en voiture, puis continuent à pieds.


Bernard, tout en pilotant continue à me décrire toutes les merveilles de son île : Les chemins de randonnés, les gîtes, l’histoire de tel ou tel petit cratère, la raison pour laquelle telle passe existe pas, l’histoire de la dernière coulée de lave, son arrivée dans la mer, la coupure de la route, la signification des différentes couleurs des laves…

"A small wheel for humanity (and cessna), a giant leep pour moi"
(Décor lunaire pour un cessna)


A la verticale de la dernière coulée en date.


Notre petite ballade prend fin. Il est temps de rentrer sur Pierrefonds.
Je me prends pour un photographe de l’IGN.


Toutes les meilleures choses ont une fin. Il faut descendre et redescendre de mon nuage. Petit rappel pour ceux qui n’auraient pas suivi : Le terrain est au niveau de la mer ! Un « petit 1900 tours » pour ne pas rentrer dans l’arc jaune, et nous entamons notre descente vers la côte pour rejoindre le vent arrière 15 main gauche. L’air se réchauffe. Avec 30 nœuds de vent dans le dos, nous avalons le vent arrière. La base, puis la finale. Le PAPI est sans pitié pour le plan de Bernard, mais il le rétabli aussitôt. Avec des rafales à 35 nœuds, même dans l’axe je suis bien content que ce soit lui qui pilote et pas moi. Inévitablement, je me projette et m’imagine au dessus du canal du château de Versailles avec 30 nœuds de face en finale pour la 30, avec mon Robin.

On distingue la position habituelle de la manche à air.
Je vous laisse calculer la force du vent.


Il est 1h30 du matin. Je ne dors pas. Je viens de rejoindre mon fauteuil 24B dans ce Boeing 777 d'Air Austral. Je reviens du « Plus beau bureau du monde ».

Au niveau de vol 350, dans ce Boeing 777 qui me ramène vers Paris, je repense à cette matinée.

30.10.04

Aller-Retour (épisode 28)

CAVOK ? Vous avez dit CAVOK ? Qu'ont-ils ces METARs ? Hier, ils annonçaient un bon paquet de brouillards matinaux et là, j'ai beau tous les regarder, ils me provoquent. CAVOK. A peine 5 ou 6 kt de vent de ci de là. Même leurs potes, les TAF, me cherchent. CAVOK aussi. Bien. Si tout le monde le dit, alors : "Allons donc au terrain".



La semaine dernière et pour le début des vacances, j'amenais ma fille chez ses grands-parents à Cosne-sur-Loire (LFGH). Un rapide aller-retour. Pour la première fois je joignais l'utile à l'agréable. Pour la première fois, je remplaçais un déplacement en voiture par une promenade en avion.
Tout a une fin et il faut aller rechercher la prunelle de mes yeux. Le week-end prolongé m'offre 3 jours. 3 jours possibles pour faire cette petite navigation. Je réserve le lundi, un DR-400, mais les prévisions météo ne sont pas follichones. Alors je scrute les METARs et autres TAF. Samedi s'annonce meilleur, dimanche est douteux.

Vendredi soir
01h00 du matin. Je termine un vole virtuel sous IVAO. Je ne me suis privé de rien : vol local en Ecureuil (rien que ça) à Tahiti Faa (ba voyons).

Dernier coup d'oeil au TAF pour le lendemain. Orly et les stations météo du sud de la région parisienne annoncent du brouillard jusqu'en fin de matinée. Ca ne va pas le faire. Je me couche serein. Ce ne sera pas pour demain. D'autant plus que Je n'ai pas d'avion disponible. Il y a bien un DR-400-120, mais pas toute la journée. Il faudrait partir tôt le matin pour ne pas transformer cette nav en course (poursuite, vue les ZIT). On verra dimanche ou lundi.

Samedi matin
En me levant ce matin, coup d'oeil sans (grand) espoir à la météo. Et là, le choc. J'ai beau cherché dans tous les sens, lire attentivement malgré le réveil difficile : Du CAVOK partout. La TEMSI et la carte des vents racontent la même chose. Chantent la même chose, plutôt. Que faire ? Profiter du beau temps ? Filer au terrain en espérant un avion ? Parier sur une météo clémente pour Dimanche ? Juste au réveil, ce genre de question ne trouve pas immédiatement de réponse. Un café... un café... où est la machine à café ?

Il est 9h00. J'ai à peine 1/2 heure pour me préparer et filer au terrain en espérant que F-BTKU (dit Kilo-U pour les intimes) soit toujours disponible. Sinon, je n'aurais pas le temps de faire l'aller-retour. Le planning des avions n'étant pas (encore) sur Internet, je tente ma chance. Déjeuner - Douche - Matériel de vol... coup d'oeil aux NOTAMs et hop direction Saint-Cyr pour un aller retour en DR-400, 120 cheveaux. J'imprimerais le tout depuis la station de l'aéroclub.



CAVOK, mais un peu sombre tout de même.


Je suis tout seul dans l'appareil. Il fait un peu frais. J'ai fermé les aérations à gauche et à droite (ça me rappelle quelque chose ;-). Kilo-U vole tout seul, tout droit. L'air est frais, mais calme. Pour l'instant il n'y a pas grand monde en l'air. Comme d'habitude, je me bat un peu avec le trim de Kilo-U. Je lisais dernièrement sur la liste PilotList que chaque avion était différent, surtout les appareils en bois et en toile. Dans ce DR-400, j'ai l'impression de passer mon temps à vouloir lui faire piquer du nez. Drôle d'impression. Et surtout "mal au bras" au bout de 10 minutes. Il faut que je me rappelle constamment de ne pas pousser le manche. Lorsque j'arrive à me convaincre que bien trimé l'avion vole à plat... bizarrrement, il vole à plat. Cela est peut-être dû à la forme de la casquette de la planche de bord ou à l'assise ? (qui a dit "mais nan, c'est le type assis en place gauche qui n'est pas fini" ?!?)

- "Etampes du Fox-Tango-Kilo-Uniform, bonjour !"
- "Fox-Kilo-Uniform... bonjouuuur"
- "Etampes du DR-400 Fox-Tango-Kilo-Uniform en provenance de Saint-Cyr et à destination de Cosnes, pour transiter à l'ouest des installations, 1500 ft 1005"
- "Fox-Kilo-Uniform, rappelez travers ouest... à quel altitude ?"
- "1500 1005 Fox-Tango-Kilo-Uniform"
- "Fox-Kilo-Uniform, transitez à 1500 ft"
- "Correction, on passe travers EST de Fox-Tango-Kilo-Uniform"
- "Fox-Kilo-Uniform, un trafic en base 24, et je vous rappelle que le tour de piste est à 1500 ft"
- "On a visuel sur le trafic, Fox-Tango-Kilo-Uniform"

euh... zut.. zut.. Après avoir confondu l'Est avec l'Ouest (huuuuuummmm), je me trompe d'altitude. Par précaution, j'avais contacté Etampes, même si je passais largement en dehors du circuit. Juste une précaution. La fréquence n'étant pas chargé, on ne sait jamais. Par contre, passer à l'altitude du circuit. Ce n'est pas malin et le contrôleur me le rappelle.

- "On passe travers EST en montée pour 2000 ft 1005, Fox-Tango-Kilo-Uniform"
- "Kilo-Uniform, quittez dès maintenant"

Ca me servira de leçon pour le retour.



Je passe avec Seine-Info 118.05 pour faire comme "les grands". J'ai droit à un code transpondeur. Le contrôleur me voit sur son radar. Je continue. Le vol se déroule sans problème, je connais la route. J'enchaîne les points tournant. A moins que ce soit Kilo-U qui se rappelle du chemin qu'il a emprunté la semaine dernière ?


Le soleil joue à cache-cache avec le voile de nuages.


A 3000 ft QNH 1005, je file à presque 200 km/h. A plusieurs reprises, j'entendrais quelques appareils qui se déroutent ou bien qui font demi tour. Bizarre. De mémoire la météo me semblait correcte. De mon côté, la météo s'éclairci. Le bleu emplie le ciel. Il commence à faire chaud dans la cabine.



Atterrissage en forme d'appontage sur la 30 de LFGH (Cosne). L'arrondi un peu râté. Mais "posé pas cassé". Je déjeune rapidement et embarque ma passagère. Il est temps de rentrer.



- "Seine-Info du Fox-Tango-Kilo-Uniform, bonjour !"
- "Tango-Kilo-Uniform, bonjour monsieur"
- "Seine-Info, du Fox-Bravo-Tango-Kilo-Uniform, un DR-400 en provenance de Cosne à destination de Saint-Cyr, on arrive dans votre zone pas le sud-est, 3000 ft Quebec-Novembre Hotel 10-08"
- "Tango-Kilo-Uniform, affichez 14-12"
- "14-12 pour Tango-Kilo-Uniform"

Camille est sagement installée en place droite. Elle a trouvé ses repères dans l'avion. Et même à l'extérieur. C'est elle qui s'occupe des "flammes". Elle sait les remettre et demande toujours à les enlever. Elle branche toute seule son casque, règle sa ceinture, demande à ce que je l'aide pour régler son fauteuil. Elle repère même la température moteur, depuis que nous avons dû attendre "que le moteur chauffe" pour faire les essais moteur. Juste après le démarrage, invariablement elle me dit "Il faut attendre que l'aiguille bouge, papa".
Elle baisse le volume des écouteurs lorsque la radio l'ennuie. Lorsque nous montons et pour pallier au "ça fait bizarre dans les oreilles", elle a tout prévu : Elle mange une sucette. En palier, elle sort sa GameBoy et de temps en temps regarde par la large baie vitrée du DR400 : "Tu as raison Papa, il faut regarder dehors".

Nous nous sommes amusés à découvrir le paysage. Les bosquets coupés au cordeau, les piscines des villas, les stades de foot, les grands champs colorés formant d'immense damier au sol. Tout y passe pour interresser Camille : Le Boeing 747 qui monte vers l'ouest au départ d'Orly, le VOR de Rambouillet ("Et ben dis donc, il est tout petit là par terre et super gros sur ta carte"), le nom de tel ou tel ville... Mais sa plus grande découverte restera toujours la même : L'ombre des nuages. Celle qui masque des villes entières. Celle qui assombri d'immense forêt.



Vroum... vroum... Je trace vers Pithivier lorsque sur la fréquence de Seine-Info...

- "Kilo-Uniform pour Novembre 53"
...
- "Kilo-Uniform pour Novembre 53"

Oups... Qui m'appelle ? Il m'appelle ? C'est nouveau ça.

- "Novembre 53 de Kilo-Uniform, j'écoute..."

Ca ressemble à IVAO. Je répond sûr de moi. Alors que tout est nouveau. Qu'est-ce que j'ai fait ? C'est la Gendarmerie ? La Police ? Nan, reste calme. Tu n'as rien à te reprocher. Concentrons-nous sur la fréquence. Que veut-il ce Novembre ?

- "Oui, euh... on chrrrrrtttt... trop bas.. schiiittttt et on shtrrtttt a pas shtrrrrtttuuttt avec Seine-Info 118.05.... on a pas quitté... passé sur 7000, vous pouvez transmettrre à shrrrtttt et shrtttt prévenir ?"
- "Novembre 53, je vous reçoit 3 sur 5. J'ai compris que vous n'aviez pu quitter avec Seine Info et sur 7000 maintenant... C'est correcte ?"
- "Affirm, Novembre 53".
- "Seine-Info pour... euhh.... Fox-Tango-Kilo-Uniform ?"
- "Kilo-Uniform, j'écoute"
- "Novembre 53 n'a pu quitter avec vous... euh... pour cause de vol trop bas, ils sont sur 7000"
- "C'est bien noté, merci monsieur"

Merci monsieur.

29.10.04

Vous aimez les récits de pilotaillons ?

Des Blogs, des Blogs ? Cette manie de raconter tout plein de chose sur Internet se retrouve aussi chez les pilotaillons du dimanche. Depuis que j'ai démarré ce blog aéro+fs, j'ai inévitablement croisé d'autres blogger pilotes. A force de chercher on trouve... forcément :

Pour commencer, filez sur "Journal de bord d'un pilote du dimanche" le très joli WebLog de Régis Saleur.

Enchaînez par le journal d'un apprenti pilotaillon de Patrice qui apprend à voler du côté de Dinard.

Vous pouvez aussi filez vers le blog de Marie-Odile.

Et pour finir le blog de Suz, ma voisine d'aéroclub, toute fraîchement bombardée PNC : "Sur un nuage".

Bonne lecture et n'hésitez pas à m'envoyer vos liens de pilotaillon blogger !

23.10.04

Quand est-ce qu'on arrive ? (épisode 27)

Samedi 23 octobre. C'est le 1er jour des vacances. Et pourquoi ne pas utiliser l'avion pour joindre l'utile à l'agréable ? Et pourquoi ne pas prendre un DR-400 pour amener ma fille chez ses grands-parents ? Hein, pourquoi ? Et bien, pourquoi pas.



Je prépare la navigation comme on me l'a appris à l'école. Mine de rien, cela ne fait qu'un peu plus de 3 mois que je suis breveté et cette petite sortie est en faite ma première longue sortie depuis. Au programme Saint-Cyr - Cosne-sur-Loire- Saint-Cyr. Il n'y a pas de raison de perdre ses bonnes habitudes : Notam, taf/metar, temsi, masse et centrage... tout y passe. Comme à l'exam.


Petit slalom entre les ZIT des centrales nucléaires (Dampierre et Belleville).


J'ai trouvé l'avion parfait pour transporter ma fille. Un DR-42. Train tricycle (ça roule droit), 120 chevaux (juste pour deux) et pas trop cher. 09h30, nous l'extirpons du fond du hangar avec l'aide de plusieurs pilotes de l'aéroclub préoccupés par la météo du nord, puisqu'ils envisagent un "Dunkerque". Par chance, je vais plutôt vers le sud où le temps semble plus clément.


KU, mon avion d'école, celui qui m'a fait faire ma grande nav solo
et m'a amené à Deauville pour la première fois.



La navigation se déroule sans anicroche. L'aller se fait avec pratiquement le vent dans le nez. On pédale un peu et le temps n'est pas très clair. Beaucoup de brouillard matinaux (comme y disent à la télé) en région parisienne. Passé 2000 pieds, l'air se stabilise et ma passagère qui jusque là regardait dehors commence un peu à "tourner en rond". Ah, si mon père m'avait amené à son âge en avion ! J'ai donc droit dans le casque à des :
- "Quand est-ce qu'on arrive ?"
- "On est où ?"
- "C'est encore loin ?


Nous vous rappelons que l'usage des téléphones portables est strictement interdit...


J'aurais dû y aller en voiture. Pour changer et progresser, je monte un peu et décide de passer avec Seine Info, 118.05. Vous allez rire, mais c'est la première que je le fais (tout seul). On a l'impression d'être avec les grands. Un code transpondeur, de l'information et du trafic.


Même le contournement des centrales nucléaires (excellent point de repère)ne l'interressera qu'à peine.





Le soleil dans les yeux. Papa et sa fifille...


Juste le temps de déjeuner sur place, de faire le baptème de l'air maternelle (un tout petit local au dessus de Sancerre) et je dois repartir vers Saint-Cyr, où KU est attendu. Pire que le train... aller-retour... J'espère prendre plus "mon temps" pour la fin des vacances !

19.9.04

Le soleil dans les yeux (épisode 26 - 3/3)

Notre petite ballade vers Eurodisney s'achève. J'ai beau avoir fait le plein du DR-400 au départ de Saint-Cyr, avoir volé à l'aller 52 minutes... il me reste 4h00 d'autonomie... 4h00 ! Ah bon ? On a le temps alors !






"Du temps oui, nous avons. Des pepettes nous manquont" Yoda (2004). Alors il faut toute de même penser à rentrer. D'autant qu'il nous reste à retrouver notre chemin.
Le trajet prévu contourne conscencieusement la TMA (en rouge) de Paris.
Le trajet réel sera plus large par fainiantise et sécurité. Source www.nav2000.com



Les grandes antennes au sud ouest du terrain de Meulun devrait bien nous aider. Elles restent visibles de très loin et en cette (presque) fin d'après-midi, la visibilité est très bonne. Pas pour longtemps. Le soleil est sur notre droite.

Cap plein sud, au 180... La carte VFR qui était rangée, est maintenant dépliée sur mon genoux gauche. Je retrouve mes réflexes d'élève, pas si lointain. Cette toute petite nav est l'une des premières depuis mon brevet. J'ai volé 5 ou 6 heures depuis mon examen, mais n'avais pas re préparé de navigation comme celle là. La présence de la TMA, l'enchaînement rapide des zones, les bascules de fréquences m'ont encouragé à préparer ce petit vol avec soin. De toutes les façons, cela fait AUSSI partie du plaisir.

Je jette un oeil à la carte VFR. Je la place dans le sens de la trajectoire. C'est très étonnant, mais avant de faire de la [i]lecture de carte[/i] en avion, je n'avais jamais orienté ma carte dans le sens de la trajectoire. C'était plutôt "toujours Nord". Depuis que Xavier, mon instructeur, m'a imposé (pour tester) de le faire, je m'exécute... par réflexe. La carte tournée, donc, dans le bon sens, je me lance à la recherche de repère et sollicite mon équipage.

- "Bon, on cherche une grosse ligne de chemin de fer... une ligne TGV certainement qui devrait partir du park vers le sud..."
- "Tiens, un plan d'eau, là à droite. Ah, c'est pas sur la carte ou bien on est pas où l'on croit être"

Je trouve que c'est aussi cela le plaisir du vol VFR. Le plaisir de se situer exactement dans l'espace en concordance avec la carte. Un exercice technique plaisant. Et puis avec cette TMA (VFR Interdit), il faut savoir où on se trouve. Justement.

- "C'est quoi cette grande route ?
- "Une ligne haute tension, là ?"
- "Si c'est cette route, alors on devrait trouver un grande coude, là... nan ?"
- "Bon, Ba on est pas là alors..."
- "D'accord, mais on est où alors ?"

Cela tergiverse un peu dans le cockpit. Pendant que Frédéric shoot et reshoot avec son numérique, Rémi et moi nous prêtons au jeu de la recherche de repères VFR. Des forêts ? Des autoroutes ? Des fleuves ? Des virages/coudes représentatifs ? Des antennes ? Des voix de chemins de fer ? Nous sommes un peu "loin" de VOR et la triangulation me prendrait trop de temps à mon goût. Et puis c'est pas drôle.
Ce pseudo exercice de perte de route n'en ai pas réellement un. Nous avons, un peu plus loin, un visuel sur ces grandes antennes au sud de Melun. Nous jouons un peu. Un tout petit peu, dans un avion en bois et toile à 1500 ft et à 230 km/h. De grands enfants dans des jouets très chers.

Sans surprise, nous retrouvons le terrain interdit à la CAP de Melun... la verticale... puis il est temps de recaler sa (petite) Nav. correctement. Prise du Top... cap, puis altitude... puis radio/radio nav... etc... je passe rapidement le check point tournant. Nous revoilà sur "notre trait". Sur la route prévu. Presque au millimètre.


Vers 17h30, dans le sens est -> ouest... le soleil dans les yeux. Pas facile de naviguer à vue.


Le cap pris vers l'ouest, nous nous retrouvons avec le soleil de face ou presque. Rémi a oublié ses lunettes de soleil. Erreur. Derrière Frédéric rempli la carte mémoire de son appareil photo.. Il est devenu un peu difficile de regarde devant soi. La casquette et les lunettes sont les bienvenus. Nous continuons "sur notre trait" en direction de la Ferte Alais. Je mets encore tout le monde à contribution pour trouver le terrain.

Juste après la verticale du terrain de la Ferte Alais.


Après La Ferte Alais qui, comme à son habitude, nous régale de son parking. On devine un immense DC-3 et une myriade de plus petits avions ainsi qu'une fête ou une kermesse. A l'aller le Baron Rouge (biplan ? Triplan ? Je n'ai pas bien vu) nous avait fait la grâce de décoller juste en dessous de nous. Cela change des Piper Cub, des rallyes et autres HR200...


Dernier petit réglage avec le copilote pour "préparer" l'atterrissage à Saint-Cyr.


Allez, je ne connais qu'un seul VOR en france, alors on va l'utiliser. Je demande à Rémi de m'aider et de me faire le réglage des radios. Ca l'occupe, et toc.

- "Com1, sur Toussus 119.3"
- "... et le Nav 1 sur RBT... 114.7".
- "Tu pourras me mettre la barre au milieu, s'il te plait ?"
"Et tu verras que ça ne bouge pas du tout comme dans Flight" serais-je tenter de rajouter. Ici, l'aiguille ne veut absolument pas rester à sa place. Le jeux de la mettre pile-poil au milieu est marrant en vol et à des années lumières de Flight. C'est un détail, mais cela m'avait surpris la première fois.

Nous tracons enfin direct vers RBT. Régulièrement, en atmosphère stable et en ligne droite, je recalle le conservateur de cap. Durant mon examen, j'avais beaucoup trop oublié ce réflexe. Dans Flight, je désactive la precession gyroscopique car je la trouve exagérée. Ce jour là et depuis mon examen (traumatisé !), j'y attache beaucoup (trop) d'importance. Je calle, recalle, doute, trifouille le conservateur. Il faudra que je réactive l'option dans Flight. C'est tout de même un bon exercice.

A proximité du VOR de RBT, je me retrouve un peu dans mon jardin. J'oublis la carte et sait me répérer sans difficulté. Je piège Rémi sur la reconnaissance visuel du VOR de RBT. Ca marche à chaque fois !

- "Tu vois les deux châteaux d'eau blancs ? là bas ? Le petit et le grand !
- "Euh, oui" me répond-il.
- "Et bien, l'antenne VOR est entre les deux".

Silence. Ca épate, hein ?
Mais je n'exagère pas, en fait. Après quelques passages, tous les pilotes autour de RBT reconnaissent de très loin le château d'eau proche de l'antenne. Je me prend aussi au jeu et pointe directement en visuel vers le VOR. En visuel vers un VOR. Ben, voyons.

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