5.7.05

"Poitiers Tower, Fox-Juliet-India" (épisode 39)

Il y a des moments où l'on a besoin de s'évader. Une envie subite de partir sans réfléchir. Le besoin de se retrouver dans une gare, un port, un aérogare. Parfois cette envie reste inassouvie et reste un rêve nostalgique. Parfois, elle vous rattrape sans prévenir, par surprise. En début d'année, peut-être inconsciement, peut-être sans réfléchir, peut-être parce que mon ami Patrick s'y était inscrit et certainement transporté par tout le bruit entourant l'Airbus A380, je m'étais, moi aussi, inscrit au Voyage Club organisé par mon aéroclub.
Destination : Toulouse et la visite des usines Airbus. Quelques mois plus tard et après être remonté tout seul sur la liste d'attente, me voici un matin avec, 13 autres pilotes passionnés, embarqués dans une aventure de trois jours... et quatre avions.



Lundi matin. Sur la route qui me mène au terrain, il pleut des cordes. Les essuis-glace à fond, je ne vois rien. Je me suis levé tôt... sous la pluie. On me dira plus tard : "Il ne pleut pas, ce sont les arbres qui s'égoutent". Le rendez-vous initial est prévue pour 08h00. Un coup d'oeil aux METARs m'indique que je pourrais me permettre d'arriver en retard. Plafond bas. Pluie. Peu de visibilité. Nous ne partirons pas à l'heure, c'est sûr. Les TAFs sont optimistes. Tout n'est pas perdu.

Jusqu'à tard dans la nuit, j'ai préparé les branches qui m'ont été données. Limoges - Bagnières-de-luchon, puis le retour Poitiers - Saint-Cyr. Patrick et moi avons échangé les derniers trucs et astuces au téléphone alors que nous devrions être au lit. Il est loin le temps des tours de pistes... J'ai eut une semaine chargée et pas le temps de préparer ces petits bouts de nav. J'ai préparé mes bagages en vitesse. Cinq kilo de bagages. Pas un kilo de plus. Nous ne sommes pas sur Air France et si l'on veut décoller sans aller dans le champs directement.

Notre départ est comme convenu retardé. Nous avons le temps de descendre les quatre avions (deux DR48, un DR46 et le PA28 Juliet-India) à la pompe. Un déjeuner rapide aux Ailes Volantes et je me retrouve assis à l'arrière du DR400, je ne sais pas encore ce qui m'attends. Je suis passager sur la première branche. Nous nous dirigeons vers Limoges, notre première étape pour un changement de pilote. Chaque avion part à son rythme. Ce n'est pas une course. Jean-Michel est au commande. J'ai déjà volé avec lui. Ou plutôt, il a déjà volé avec moi. C'était un vol d'instruction vers Saint-Valéry-En-Caux. De très bons souvenirs. Le vol est sans histoire. Ce n'est que le début.

Nous sommes partis avec le soleil, mais en route le temps s'est couvert. Du gris. Du gris. A Limoges et au changement de pilote, je me retrouve dans le PA-28. La météo ne nous permet pas d'aller sur notre destination prévue (Bagnères-de-luchon). J'embarque donc dans le Piper pour une navigation improvisée vers... On ne le sait pas encore.


"T'as la VAC ?" ou une approche ILS plus tard

Je chemine comme je peux. Vers Toulouse le temps est bien bâché. Plusieurs discussions sur 123.45 avec les autres avions et des prises de METARs en route font que tout le monde se décide finalement pour Pau. Ca tombe bien : je ne connais pas (du tout) et il y a un ILS.

- "Allez, tu fais route sur PU et tu ne regardes plus dehors... j'assure la sécurité" ordonne Xavier
- "ah bon".
S'il le dit...

Je vérifie que 110.1 est affiché sur le NAV1. Je regarde mon cap, mon altitude et jette un oeil sur le VOR1. Dans quelques minutes le GS et le LOC bougeront, et je ferais une similie approche ILS. Pour l'instant, il faut se concentrer sur la trajectoire. Directe sur le NDB PU. Puis en passant la balise j'amorce - toujours avec le contrôle de Xavier - un virage à droite pour retrouver le LOC.

- "LOC actif !"

On s'y croirait. Je continu. Même altitude, puis le glide arrive. Et je tente comme je peux de garder tout ce petit monde au centre. Les aiguilles sont baladeuses et cela ressemble un peu à Flight Simulator. Je ne sais plus à quelle altitude, Xavier m'a autorisé à regarder dehors. De toutes les façons, on ne voit pas grand chose dans ce PA-28. Je suis sur l'axe et semble-t-il sur le plan. Il me reste à poser l'avion. La vitesse, le plan, l'axe... la vitesse, le plan, l'axe. Un appontage plus tard, nous voilà au sol. J'ai râté l'arrondi. Je me suis trouvé plus bas que je ne l'étais réellement. Une histoire de différence d'avion, certainement (hein, c'est pas le pilote ?).

Une fois le moteur coupé, je suis un peu partagé. Quel bonheur de faire cette approche sur l'ILS ! Mais par contre, je n'ai strictement rien vu du terrain. Du coup, j'avais les yeux dans la cabine. C'est différent, c'est tout. Quel bonheur !




"Que la montagne est belle..."

Après une nuit trop courte et des images pleins la tête, il est temps de reprendre la route. Tous les pilotes filent vers l'aéroport. Il faut préparer les machines. Faire les prévols et décider du programme de la matinée. Comme les navigations sont complètement chamboulés, il faut avoir toutes les cartes sous la main. Il s'agit pratiquement de déroutement continuel. C'est un exercice surprenant pour Patrick et moi qui sommes plutôt habitué à préparer (et préparer... et préparer) nos vols. Ici, on décide à la dernière minute et il faut enchaîner rapidement toutes les actions pour ne pas être débordé plus tard dans l'avion. Une phrase magique reviendra sans cesse durant ces trois jours : "T'as les VAC ?".

Les pompiers ont du tester leurs jouets.
Le parking est couvert de neige carbonique



Mon envie de continuer à voler sur le PA-28 en prévision des vols de Saint-Martin me pousse à chambouler quelque peu le planning des vols et des pilotes. Olivier, chef pilote des Alcyons, brief tout le monde. Nous ne partirons pas directement de Pau vers Toulouse. L'objectif est de se retrouver à Saint-Gaudens afin de pique-niquer rapidement des victuailles achetées le matin même par certains d'entres-nous (en clair, les lèves-tôt). Certains iront vers Bagnères-de-Luchon (comme prévu initialement) en remontant la vallée et en faisant une verticale, d'autres iront jouer avec la montagne. Je suis dans le deuxième groupe. Je suis en place gauche dans le PA-28. Je suis heureux.



Droit devant le massif des pyrénées !





La montagne grimpe rapidement.



Soit on vire, soit on passe au dessus ;-)



Nous nous attendions à un superbe spectacle. Déjà, Xavier, lors de la montée vers 10000 ft, alors qu'il regardait alentour, nous prévenait "Ca va être superbe". Le ciel bleu, la montagne, la couche de nuages en dessous dans la vallée et l'absence de vent. Nous avions les ingrédients. Il restait simplement à en profiter. Ouvrir grands les mirettes. En prendre plein les yeux.



On est près, là ?



Et là ?




Des nuages arrivent.
Le vol montagne se complète d'On-Top.














La redescente à la recherche d'un trou entre les nuages.



Toutes les bonnes choses ont une fin. Il est temps de redescendre. Redescendre de 10.000 ft et du nuage sur lequel nous étions. Cette promenade dans les Pyrénées à fleurter avec les sommets laissera des traces. On ne revient pas d'un vol comme celui-là sans vouloir y retourner. J'aurais expérimenté durant le même vol un On-Top fantastique et un slalom passionnant.

Ca a dû plaire aussi à l'instructeur !



Oh Toulouse...
Toutes ces images nous ont donné faim. Nous voilà à Saint-Gaudens pour le déjeuner. Le pique-nique est improvisé sur le terrain... champêtre. Mais le temps presse. La visite des usines Airbus nous attends (surtout la navette). Nous changeons de pilote dans les machines. Ce sera Patrick qui nous amènera sur LFBO et ira "tâter du gros". Je laisse les images ci-après parlées d'elles-mêmes (comme toutes les images de ce récit, elles sont "cliquables" pour être visible en haute résolution).

Certainement à la recherche de Whisky-Alpha



Le vent arrière nous amène verticale des usines Airbus



Toujours au dessus des usines et du Concorde !
Quelle belle branche vent arrière !



Dernier virage... On devine des avions au point d'arrêt



En finale pour la 32L.
Un airbus d'Air France patiente... hum... hum
On va le retrouver...



Tous les passagers du PA-28 ont les yeux grands ouverts et savourent le spectacle. Ce n'est pas tous les jours qu'on se pose en circuit rapide, juste derrière un Dash 8 sur la 32 gauche de Toulouse... en PA-28. Forcément on souhaite en profiter au maximum... avec autant de piste et autant de taxiways. Alors on contrôle lentement la vitesse une fois posé et on râte le taxiway. Forcément, lorsque l'on râte le taxiway on doit fait demi-tour. Ici, les taxiways de sortie sont disposés tous les 30 kilomètres (j'exagère ?). Et lorsqu'on fait demi-tour sur la 32L (avec une clairance quand même, hein...) et qu'on a laissé un Airbus au point d'arrêt, on a toutes les chances de le retrouver... aligné face à nous. Ca fait bizarre. Tout bizarre, surtout lorsqu'on est en PA-28.

Tout au bout il y a un Airbus
tout phare allumé...



Et là, on comprend tout le sens du terme "expédier" dans les clairances. On se sent tout petit-petit. Parce que des turbulences de sillages il pourrait y en avoir... sous forme de copeaux de PA-28. Et quelque part, on doit se pincer pour se dire "Mais di diou... je l'ai fait...".



Mis à part des photos aériennes des usines nous ne garderons aucune photo. La sécurité exigeant "aucun appareil photo, ni téléphone, ni...." ne doit être à portée de main. C'est pas grâve, nous en avons plein la tête jusqu'au soir. Encore une brève nuit passée à Toulouse et il faut déjà repartir. Après avoir expérimenté les transports en communs et une marche matinale, nous filons à la météo, alors que d'autres fonds les pleins des avions qui ont soifs, pendant qu'un dernier groupe se dévoue pour aller chercher des sandwichs au terminal (quelle organisation ces voyages clubs !).

Le retour s'avère moins rectiligne que prévu. Il faudra jongler avec les nuages bas et la pluie. Agen est bâché. A l'est, ce n'est pas bon. Après moulte concertation, toute la petit flotte se décide à repartir vers Poitiers ! Encore une NAV à improviser. La route prévue intialement devait nous mener à Vichy. On efface tout et on recommence. C'est Madame Météo qui décide et il vaut mieux ne pas la contrarier. Patrick reprend les commandes du PA-28 et retaquine un peu Air France non sans avoir expérimenté l'explication de texte sur les consignes particulières de la VAC autour d'un plan de vol réduit qu'il ne faut pas déposer à la radio ni avec la prévol, ni avec le sol... mais au bureau de piste. Bon. On le saura pour la prochaine fois et merci à Madame la contrôleuse pour son indulgence envers ce groupe de Parigo.


"Juliet-India vous laissez passer l'Airbus"
"Oui, madame"



Il ne regarde même pas... Trop concentré sur la carte
Au moins à l'arrière on en prend plein les yeux !



Sur Novembre-Unité (au point d'arrêt 32L) vers 16h00, ça se bouscule. En tout cas, plus qu'à Saint-Cyr. En tout cas dans une catégorie différente. Après nos essais moteurs ("oui, madame en Tango-12, il y a bien une aire, mais on ne l'a pas vu... tout de suite et puis de toute façon, c'est immense ici !!!"), nous voilà en file indienne. Un Airbus, un CRJ, un PA-28, un Citation... Cherchez l'intrus !





Derrière le Citation, on retrouvera quelques secondes après la photo précédente ait été prise les deux DR-400 du groupe. Alors hein ?! Qui cerne qui, alors ?

"Un moment de détente dans ce monde de brut"






En arrivant à Poitiers


Le Futuroscope... de Poitiers !






Patrick en dernier virage pour la 21 de Poitiers
Il va accrocher l'ILS



Et puis le retour...
- "Poitiers Tower, Fox-Juliet-India, good afternoon"
Un grand blanc, puis...
- "Juliet-India, Poitiers Tower"
Allez, il faut se lancer. Maintenant c'est trop tard. Plus moyen de faire machine arrière. Je prend ma respiration et d'un grand élan :
- "Poitiers, Fox-Golf-Hotel-Juliet-India, a PA28 with information Delta for a VFR flight to Saint-Cyr... at gas apron"
- "Juliet-India, taxi Alpha 12"
- "Will taxi Alpha 12, Juliet-India"

Voilà. Ca c'est fait. Mon premier contact en anglais dans le monde réel. Cette fois-ci, nous ne sommes pas sur IVAO. Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'entraînement à la phraséo avec Flight Simulator, à Bora Bora et avec des joueurs/pilotes/contrôleur à l'autre bout. Il s'agit d'un vrai contrôleur, sur un vrai terrain, le tout dans un vrai avion avec un vrai casque et un vrai micro. Et cela change tout. On ne joue plus. Même si, le retour arrière est somme tout assez simple puisque le contrôleur parle mieux français qu'anglais. On a toujours cette roue de secours. Dans peu de temps et à Saint-Martin, je n'aurais pas cette bouée avec le contrôleur de Juliana et ce sera une tout autre épreuve. On verra si je vais avoir assez de courage. Mais pour l'instant, nous sommes à Poitiers et, après les essais moteurs réalisés, il faut décoller.

- "Ready at Alpha 12, Juliet-India"
- "Juliet-India, line-up runway two-one, report ready for take-off"
- "Could we backtrack runway two-one, a little bit.. for Juliet-India ?"
- "Yes... backtrack runway two-one"
- "Backtracking runway two-one... Juliet-India"

Qu'est-ce-qui m'a pris de vouloir faire la phraséo en anglais ? J'avais demandé à Xavier, mon instructeur, si cela pouvait se faire. Si cela ne poserait pas de problème. J'avais envie de mettre en application tout ce qui avait été testé sur IVAO. Serais-ce aussi facile ? Est-ce-qu'il n'y allait pas y avoir un bloquage ? Est-ce-que je vais comprendre ce qu'il va me dire ? Et si... et si...

C'est la dernière branche de ce voyage. La navigation n'est pas difficile. Pas de piège, pas de zone compliquée particulière à traverser. Rien de spécial. Il fallait donc trouver un petit défi pour pimenter cette navigation et ne pas finir ces 3 jours sur un goût de déjà vu. Ce voyage se devait d'être la somme de nouvelles expériences. Il faut tenter quelque chose, pour - je l'espère - progresser encore. Chercher une difficulté pour se remettre en question. Se tester.

- "Line-up and ready to take-off, Juliet-India"
- "Juliet-India, cleared to take-off runway two-one, last wind 2-8-0 degrees for 12 knots"
- "Taking-off runway two-one, Fox-Juliet-India"

Plus tard, je continuerais à me faire des frayeurs avec la phraséo anglaise. Je passerais un "Say again" dans le doute pour une histoire de zone active et de cap au nord. Entre deux châteaux de la Loire, je demanderais à transiter verticale Châteaudun :

- "Orleans, Juliet-India, we request passing overhead airfield, if it's possible"

Puis toujours très confiant, j'irais même jusqu'à demander une météo pour Toussus :

- "Orleans for Juliet-India ?"
- "Julia-India, pass your message"
- "Could you give us a weather report for Toussus, please... Sir ?"

Bien sûr, avec le stylo et la planchette, j'ai noté ce que j'ai compris. Un doute sur la hauteur des nuages, mais globalement tout c'est bien passé. Ce n'étais pas si compliqué que cela ? Pour l'instant ce n'est qu'un début. Une tentative qu'il faudra reitérer. Il n'y a rien eut d'exceptionnelle, pas d'imprévu. Et ce sont justement les imprévus qui posent problème.

Trois jours d'avion et quelques centaines d'euros plus tard, nous voici à Saint-Cyr. Une bonne heure de nettoyage d'avion et de remplissage de paille plus tard, tous les pilotes et instructeurs sont fourbus. C'était mon premier voyage club. C'était mon premier vol au PA dans un PA-28. Mon premier réel On-Top. Mon premier vol en montagne. Ma première approche avec ILS en VFR. Chacun repart avec ses souvenirs en tête. Ses premières fois. Les poignets de mains sont rapides. Les regards fatigués. Et nous convenons rapidement de nous retrouver pour un barbecue afin d'échanger toutes nos photos et de faire les comptes avec le trésorier.

Chacun repart chez soi. La tête pleine d'avions.

3.7.05

Trois passionnés et un DR221

C'est toujours un plaisir de partager un vol avec des connaisseurs. Qu'ils soient pilotes réels, pilotes virtuels, les deux ou bien encore seulement contrôleur virtuel. Non pas qu'il soit ininterressant de voler avec des "non-initiés", mais il y a ceux qui découvrent l'aviation et qui ignorent tout de l'aspect technique du vol, et il y a ceux qui savent ce que c'est que d'être quelques minutes devant son avion et qui comprennent que passer de Saint-Cyr à Pontoise est un exercice pas si évident pour un pilotaillon du dimanche comme moi.



... alors forcément lorsque l'occasion se présente, il faut la saisir. Un coup de téléphone à la dernière minute à Chaudard et Soubibi et nous voilà en route pour Saint-Cyr. Dès le trajet dans le voiture, la route est très "aéro". On parle d'avion, on parle d'IVAO, on parle de navigation, de cartes, de réglementation... Trois passionnés dans une voiture pendant 1/2 heure et les discussions fusent dans tous les sens.


Notre jouet sera Zulu-Papa. On se remet au train classique.



Très jolie décor lorsque l'on décolle en 12, n'est-ce-pas ?


J'ai rencontré Chaudard sur IVAO. Il excelle généralement au contrôle virtuel de Roissy-Charles-de-Gaulle. Parfois il vient nous rendre visite virtuellement (en hydravion souvent) dans les îles virtuelles de la Polynésie Française. C'est un plaisir de l'écouter lorsque le trafic est dense. C'est un bon exercice de l'entendre oeuvrer en français/anglais. Nous nous sommes croisés (pour de vrai) quelques mois plus tard lors de la LAN PARTY organisée par Sébastien B. Ensemble, percher sur l'estrade qui dominait la salle, nous étions deux des contrôleurs de la journée. Nous avions convenu à l'époque de nous retrouver pour faire un "vol ensemble"... pour de vrai... pour le plaisir.


Chaudard concentré sur la trajectoire à la recherche du point SIERRA


Quand je pense que j'ai peur d'aller - même virtuellement - sur CDG avec mon ATR. Je ne connais pas suffisament les cartes et les procédures. La dernière fois, je me suis perdu au bout du taxiway BRAVO vers le parking FEDEX en cherchant le point d'arrêt de la 09R. Il va falloir que je m'y mette. Petit à petit, mon ATR virtuel devrait se sentir plus à son aise. M'enfin.

Lorsque l'on trimballe Chaudard et dès qu'il voit une tour de contrôle, il n'a qu'une envie : y monter. Donc, inévitablement en remontant le taxiway vers le parking de la tour il n'a pu s'empêcher de me faire passer le message suivant :
- "La tour pour le Zulu-Papa ?"
- "Zulu-Papa, j'écoute"
- "Il serait possible de venir vous visiter ? Si ça ne pose pas de problème ?"
- "Pas de problème. Le parking tour et sonner en bas"
- "Merci !"





Soubibi a franchi le pas. D'abord pilote virtuel, il officie maintenant dans l'équivalent du Kilo-Uniform : un DR400-120. Enchaînant tours de piste sur tours de piste à Lognes, il sent le lâché arriver à grands-pas. Que j'aimerais retrouver ces sensations. Tu as de la chance Stéphane ! Profite de ces moments ! Ce sont peut-être les meilleurs.


On repart dans l'autres sens. Soubibi aux commandes !





Trois passionnés et une jolie machine


9.6.05

Rendez-vous au dessus des nuages...

Le virus des navions se propagent et attisent la curiosité de tous mes proches. Il n'a pas fallu argumenter très longtemps pour réussir à organiser avec plusieurs collègues de bureau une journée "off". Une journée à huit... et donc, forcément, on prendra deux avions. Parmi les huits, on trouvera 2 pilotes. Destination : "Le Touquet". Un jour de semaine avec du CAVOK un peu partout malgré quelques brumes en MARCOT, "ça devrait le faire..."


Remarque : toutes les photos de ce récit sont clickables pour les voir en grande taille.
La promenade est prévue maintenant depuis plusieurs semaines. Toute une journée... Rien qu'une journée en plein dans la semaine. Un joli break. Loin du bureau, même si c'est avec des collègues et amis.

Nous partont avec Patrick de Saint-Cyr dans un DR-400 Regent (180 ch) pour retrouver le deuxième groupe à Pontoise, d'où nous ferons le plein pour repartir enfin vers le Touquet. Une vraie petite expédition pour le pilotaillon que je suis. Pas besoin de tracer tout droit (le paysage n'y est pas fantastique) alors nous irons vers Dieppe pour ensuite remonter la côte, jusqu'à la Baie de Somme, puis Berck et Le Touquet.

A Pontoise, nous retrouvons nos amis. Ils prennent un Cessna d'Hispano. Une fois en l'air nous tenteront de nous retrouver en chemin et sur 123.45. Ce sera une première pour moi. On verra bien. Le ciel me parait bien grand pour tenter de retrouver un avion, mais bon.


La trace GPS du trajet "aller"


En arrivant sur Dieppe, une groupe de nuages nous force à monter à 5500 ft. J'ai trouvé plus marrant de passer au dessus qu'en dessous. En dessous, je connais... j'ai appris à piloter comme ça. Au dessus ça devrait être plus sympa. Et ça l'a été. Le groupe de nuages est minuscule et bien délimité. Il couvre juste la côte et est parsemé de trous. Pas très haut, absolument rien de dangereux... Je peux passer au dessus sans soucis. En plus à cette altitude, je serais au dessus des limites de la ZIT que l'on trouvera en chemin (cf. trace GPS). Donc, les passagers et le copilote n'y voyant pas d'object, c'est tout décidé. On passe au dessus.


Vue du DR-400 sur la petite bande de nuages


Puis, il faut patienter un peu et attendre le Cessna que nous avons doublé sans même nous en rendre compte. Alors on va "enrouler" Dieppe par la gauche, toujours vers 5000 ft pour tenter de se regrouper avec le Cessna.


On laisse Dieppe sur la gauche


Bien nous en a pris, car nous retrouverons le Cessna juste au moment où il passe la petite couche. Puis ensuite, calmement en regardant bien dehors et en se coordonnant avec le pilote, on se rapprochera tout doucement, tout doucement en ligne droite. Chacun à sa place et pas trop près. En essayant de ne pas quitter des yeux les ailes de l'autres avion et en regardant devant, on a l'impression d'avoir 4 pairs d'yeux. Communiquer et garder un oeil dehors. Tous les passagers sont mis à contribution.


En rapprochement, une vue de notre Robin depuis le Cessna



Nous doublons tranquillement le cessna en le laissant sur notre gauche


Décidément, notre DR400 est pressé d'arriver. Nous lâchons le Cessna et filons vers la baie de Somme où nous évitons la réserve naturelle.


En chemin, on ne fera pas que regarder en l'air... au sol aussi


Après avoir laissé le phare de Berck sur notre droite, nous demandons une intégration en longeant la côte (merci Jacques pour l'idée de la clairance !), puis rejoignons le vent arrière de la 32 entre un Lillois et un anglais qui arrivent.


En courte finale sur la 32 à bord du Cessna



Une autre vue de la patrouille




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